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Célibataire

Dernière mise à jour : 18 oct. 2021



Avant toute chose, je tiens à m’excuser pour ce point de vue très hétéronormé.

Si tu tapes le mot « célibataire » sur Google, la deuxième question la plus posée est « Est ce grave d’être célibataire ? ». Comme si le célibat semblait être une sombre fatalité dont l’unique échappatoire serait la venue du dit prince charmant. Merci Disney. Résultat ? Des femmes qui se disent toute leur vie qu’elles seront enfin heureuses le jour où elles auront un keum, qui par conséquent se casent avec le premier venu ou qui bondissent de relations en relations shootées à la dopamine que ces dernières procurent. Pas ouf.

Même si on pourrait penser qu’avec les années, la montée du féminisme et le rejet du patriarcat les mindsets auraient évolués, et bien pas du tout. Je continue à voir des copines québlos dans des relations toxiques dans lesquelles elles ne se sentent pas épanouies parce que « tu comprends ça fait déjà 2 ans, je me vois pas tout recommencer à zéro ». Non bordel, je ne comprend pas. On t’as pas assez rabâché la vieille phrase « on est mieux seule que mal accompagnée » ? Ou encore le « aime toi toi même avant d’aimer quelqu’un d’autre » ? Comme si ces phrases ne s’appliquaient pas au genre féminin… Après je juge mais j’ai évidemment été pareil à 16 piges, espérant rencontrer ma flamme jumelle blablabla… Que j’ai fini par rencontrer d’ailleurs, ça a duré 3 mois, il m’a brisé le coeur, j’ai mis 1 an et demi à m’en remettre. Je me suis promise « plus jamais ». Plus jamais je me mettrai une pression folle pour être la nana parfaite aux yeux des mecs. Plus jamais je prendrai le risque de reposer tout mon bonheur sur une autre personne que moi même. Et surtout, plus jamais de relations de dépendance affective à deux balles. Et j’ai en effet plus ou moins tenu cette promesse. Depuis, ça fait 5 ans que je suis célibataire. Alors les hommes ne sont pas sortis de ma vie du jour au lendemain, j’ai juste appris à faire la part des choses et de me placer moi avant tout. Donc pas de concessions quand on dit « prince charmant déconstruit bad boy bobo mais pas trop ». Je ne veux pas faire de sacrifices pour trouver quelqu’un ou céder à certains de mes critères. Je veux tout. Je veux me sentir accomplie, indépendante, heureuse dans ma vie pro, garder mes amis et ma famille proche de moi, et si jamais je tombe sur quelqu’un avec qui je n’aurai aucun doute sur son impact positif dans ma vie, il serra tout simplement la cerise sur le gâteau de mon bonheur. Mais surtout en aucun cas ma « moitié », tout bêtement parce que je ne suis pas une moitié de quoi que ce soit, mais bien une personne à part entière. Ce terme de moitié sous entend qu’on ne serrait accomplie qu’au moment ou on aurait mit la main sur notre autre moitié, sauf que ce genre de relations voudrait qu’on trouve chez l’autre ce qui manque chez soi et vice versa. Comment pourrait on être complètement accomplie si au lieu de travailler sur soi même on prenait quelqu’un comme cache misère, qu’on se sente bien dans son corps uniquement grâce au regard qu’autrui pose sur soi, et que certains aspects de sa vie repose uniquement sur cette relation. Ça donne lieu à des relations malsaines, remplies de jalousie et devient une source supplémentaire d’anxiété par peur de perdre cette personne et de se retrouver face à soi même.

En 2014, Gwyneth Paltrow avait amené le terme de « conscious uncoupling » après son divorce. Et plus récemment c’est Emma Watson qui est venue avec le terme de « Self-Partnered » lors d’une interview, elle explique ; « self-partnering focuses on the ideal of being happy and complete as a solo individual. A self-partnered person would feel whole and fulfilled within the self and does not feel compelled to seek fulfillment through having another person as a partner ». Ça rejoint pas mal ce que j’ai dit plus haut sur l’idée de se contenter de ses propres ressources.

Je comprends que ça peut être difficile de se retrouver face à soi même, de devoir gérer chaque aspect de sa vie sans personne sur qui se reposer. Mais s’il y a bien une façon d’évoluer, de se développer et de savoir profondément qui on est, c’est seule. Je pense que c’est seulement à partir de ce moment là qu’on tombera sur les bonnes personnes pour soi, celles qui ont assez confiance en elles et qui ont conscience de leur valeur, afin de construire une relation saine et positive pour chacun.


Je ne peux aborder cette dévalorisation du célibat sans parler du pan de la pression sociétale subie par les femmes. (Même si je pense consacrer cet énorme chapitre pour un prochain biais spécifiquement axé sur la pression bébé mariage dès 25 ans, c’est évidemment lié.) Ayant que 22 piges on me considère pas encore tellement comme une poule pondeuse, encore heureux. Cependant je sens le jugement des personnes quand je leur annonce que je n’ai jamais eu de relations sérieuses et que je ne suis pas pressée d’en avoir. Depuis mes 16 ans j’ai continuellement droit aux « Alors toujours pas de petit ami ? Tu dois être trop difficile avec eux » ou encore au bon vieux « T’es pas lesbienne quand même ? » ou même quand certains ont l’audace de répondre à ma place « Non mais Larissa les hommes c’est pas son truc ». Ravie de l’apprendre. Désolée de vouloir privilégier mon épanouissement personnel, mes ambitions de carrière, mes amis ou encore ma liberté à un homme. Je ne suis néanmoins pas cette vielle fille que vous pensez que je suis, ne vous inquiétez pas, tout comme vous, je baise.

La valorisation qu’une femme obtient lorsqu’elle se case est déconcertante. C’est comme si une fois pacsée elle venait d’accomplir son devoir de société en faisant preuve d’abnégation. Soudainement le regard qu’on les autres sur elle change, tout le monde la félicite et espère que ça va durer, et si cette relation à le malheur d’être écourtée pour quelconque raison, elle se recevra des amères « mais enfin, comment t’as pu le laisser filer » alors que c’était possiblement une relation nocive ou un homme violent . Mais bon ça, ce n’est qu’un détail hein ! Le pire c’est que ça à le malheur de s’amplifier avec l’âge. On a toutes déjà connue une Charlotte York de Sex And The City qui cherche à tout prix à se caser avec le premier venu avant 35 ballets sinon elle aura raté sa vie. (Beaucoup de références à cette série je vous l’accorde.) Je peux totalement concevoir que ce soit une envie profonde chez certaines femmes de construire une famille et qui plus est jeune, cependant la question est, serraient t’elles aussi pressées sans le regard accablant que la société à sur elles ? Je connais même des mamans fraichement célibataires qui ne sont plus invitées à des dîners depuis qu’elles ont rompu, parce qu’elles pourraient représenter une menace et sauter au coup des hommes mariés telles des lionnes sur un misérable buffle. Alors souvent, elles restent, la peur de la solitude l’emportant sur l’épanouissement d’elles mêmes.



Aujourd’hui les femmes n’ont plus besoin des hommes. Elles peuvent tout autant faire un enfant seule que se donner des orgasmes. On remercie nos ainées les suffragettes, ainsi que Simone de Beauvoir, Simone Veil ou encore Olympe de Gouges et j’en passe pour avoir permit d’être là où on en est aujourd’hui. C’est grâce à ces femmes qu’on a le droit de vote, le droit à l’IVG et qu’on peut travailler sans la permission d’un père ou d’un mari. Doux Jesus. Même si la route est encore longue pour la totale égalité des droits entre les sexes, c’est une étape de plus à franchir, dédramatiser et je dirais même honorer le self-partnering d’une femme. Parce qu’on félicite encore bien trop souvent un homme quand il s’achète la caisse de ses rêves et une femme lorsque qu’on lui passe la bague au doigt.

On ne met pas assez en avant le fait que certaines femmes n’ont aussi tout simplement pas envie de risquer de faire des rencontres désastreuses. Et donc préfèrent tout simplement ne pas fréquenter d’hommes. Sortir avec des inconnus peut être risqué. On peut très facilement tomber sur un gros macho qui va rabaisser une femme à son physique, lui couper la parole et la mettre mal à l’aise. Il pourrait également abuser de sa gentillesse et de sa peur de le brusquer pour abuser d’elle physiquement ou mentalement. Et malheureusement, ça, c’est souvent le prix à payer à faire de nouvelles rencontres. Pour une rencontre potentiellement réussie, il y en 10 autres qui vont filer la boule au ventre et donner l’envie de s’enfuir en courant. Et ça, c’est le prix que certaines d’entre elles ne sont pas prêtes à payer, quand même encore après 10 ans de relation les féminicides existes toujours par milliers.

Alors moi je vais vous dire, je suis heureuse et célibataire, je me sens chaque jour plus accomplie tout en menant une vie de femme libre et épanouie. Ce n’est certainement pas les ieuvs qui font chambre à part depuis 15 ans qui vont me dire ce que je devrais faire ou pas de ma vie sentimentale. Peut être un jour je rencontrerai la personne qui me conviendra sur tous les plans mais d’ici là, mon vibro et moi sommes totalement épanouis comme ça.

Si le sujet vous intéresse et que vous voulez creuser un peu plus je vous conseille le podcast « Le coeur sur la table » de Binge audio, présenté par Victoire Tuaillon, c’est de la balle.

See you vraiment soon <3

Sassy Lari

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